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Form'Action N°12

L'information de la formation syndicale
L'actualité du mois de Juin 2017

 

La Formation Syndicale, enjeu fort de la bataille des idées.

«  Il y a une lutte des classes, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner ». Cette phrase de Warren Buffett, prononcée lors d’un entretien en 2006, alors qu’il était en tête du classement des plus grandes fortunes du monde, est plus que jamais d’actualité. Cette lutte des classes se gagne au travers des idées véhiculées, imposées dans le débat public, mais elle compte aussi sur la résignation, le repli sur soi, la division des salariés.

Les évènements récents montrent à la fois l’impérieuse nécessité pour la CGT de mener la bataille des idées et à quel point la formation syndicale a été identifiée comme un outil de cette bataille idéologique.

En effet, la montée du vote FN lors des élections présidentielles et législatives nous alerte et renforce notre conviction qu’il est absolument indispensable de proposer des outils pour décrypter et déconstruire le discours porté par l’extrême droite.

Dans la période, la formation doit aussi être un moyen d’informer et d’équiper l’ensemble des syndiqué.e.s pour débattre, notamment à propos des projets de casse du Code du Travail et

du démantèlement du système de financement de notre protection sociale prévus par le gouvernement en place. Suite à la décision de Trump de sortir de l’accord de Paris, notre rôle est également de rappeler les conséquences dramatiques de la gestion capitaliste, tant d’un point de vue social qu’environnemental, et de promouvoir le développement humain durable que propose la CGT.

Ce qui est préoccupant, c’est que la formation n’est plus seulement considérée comme un outil pour mener la bataille des idées, mais qu’elle est devenue un enjeu au cœur même de cette bataille. En effet, avec la proposition de développer des formations communes salarié.e.s/employeurs (loi Travail), la manœuvre est lancée pour vider les formations de leur contenu syndical et de permettre au patronat de s’immiscer dans nos lieux de formation, sous couvert d’améliorer et de faciliter le dialogue social. Il est urgent de réagir !

Aurélie

 



Synthèse sur nos axes de travail, après la rencontre des Responsables Formation Syndicale des 1er et 2 mars 2017, et la rencontre des Animateurs Vie Syndicale des 13 et 14 mars 2017

 

La rencontre des RFS en mars 2017, puis celle des animateur.rice.s Vie syndicale ont permis de pointer collectivement les actions prioritaires à mettre en œuvre au regard de l’activité de la formation syndicale dans nos organisations.

 

Redéfinir et mettre en œuvre collectivement les procédures les plus appropriées pour l’utilisation et la justification des subventionnements de la formation syndicale, ceci suite à la loi du 5 mars 2014 :

 Il s’agit des subventionnements pédagogiques, mais aussi de ceux permettant de compenser les pertes de salaires pendant les formations, et pour lesquels nous avons décidé d’une procédure transitoire au moment de l’application de la loi au 1er janvier 2015. Des propositions sont en cours d’élaboration. Elle seront débattues par la direction confédérale afin de décider d’un dispositif définitif.

 

Impulser une meilleure complémentarité entre les organisations pour dépasser les difficultés et gagner en efficacité :

A partir des plans de travail engagés par le pôle formation, mais aussi par le CA de Prudis  dans le cadre du renouvelllement des Conseillers Prud’hommes.

 

Redynamiser la place des formateur.rice.s :

Impulser l’organisation de formation de formateur.rice.s partout, dans le cadre de projets de mise en activité des camarades formé.e.s.

Donner aux organisations les noms des formateur.rice.s recensé.e.s par le pôle dans leur périmètre

Organiser des initiatives visant à répondre aux besoins des formateur.rice.s…

 

Place des Comités régionaux : comme un lieu de réflexion et d’organisation des mutualisations pour aider les UD dans l’élaboration et la réalisation de leur plan de formation.

Proposition d’organiser une rencontre avec les Comités régionaux (voir réunions décentralisées AVS)

 

Mutualisations :

-          Favoriser les mutualisations des contenus. Proposer une forme commune de présentation des documents, ainsi qu’une liste d’activités permettant d’avoir un langage commun.

-          Améliorer les outils de mutualisation. Cloud avec classement thématique ou moteur de recherche. Alertes sur la newsletter pour informer de la mise en mutualisation.

-          Favoriser les échanges entre organisations en mettant à disposition sur ftp la liste des RFS

 

Poursuivre les chantiers engagés en termes d’ingénierie de formation :

-          Réactualisation du parcours de formation générale, dont la formation QVS du niveau 2

-          Refonte du parcours de formation des formateur.rice.s

-          Formation avant la prise de mandat des cph

-          Développer les formations pour les collectifs de direction et les initiatives dans le cadre du dispositif de formation des 1er dirigeant.e.s.

-          Assurer une veille de mise à jour des contenus des formations à partir des groupes de travail du collectif confédéral.

 

Et engager les nouveaux chantiers : « faire de la formation un outil et un vecteur de la syndicalisation en permettant aux salarié.e.s de découvrir la CGT, son histoire, ses valeurs, ses fondements, ses orientations et ses revendications. »

 

Développer notre démarche d’évaluation :

-          Vérifier en permanence que nos contenus sont adaptés, afin de réaliser les ajustements et mises à jour nécessaires.

-          Développer une évaluation après les formations visant à mesurer les effets sur les militant.e.s et sur l’activité.

Deux outils peuvent être développés dans ce cadre : le formulaire en ligne ou les retours d’expériences permettent d’interroger les stagiaires et les formateur.rice.s sur ce que produit la formation ;

Le portfolio peut être un outil permettant d’assurer la transmission, et réaliser un accompagnement en termes de politique des cadres.

Des expérimentations pourront être réalisées sur les formations organisées par le pôle (RFS, Conduite de projet, Formateur.rice.s…).

 

Donner une plus grande place à la lecture CGT (NVO, Le Peuple…) dans nos formations

-          Travailler les enjeux de la lecture, et de la lecture CGT dans nos formations

-          Faire en sorte que la NVO soit utilisée dans toute les formations

-          Doter le pôle formation de la capacité à utiliser la NVO (abonnement numérique et moteur de recherches…)

 

Rédiger une charte de la formation syndicale qui fixera nos règles, pratiques, et nos conceptions de la formation CGT :

-          Nos objectifs de favoriser l’accès à la formation syndicale (conditions financières définies par les organisations pour la gratuité pour les syndiqué.e.s…)

-           Qui fait quoi…

-          La place et le « statut » de nos formateur.rice.s

-          Travail avec les organismes extérieurs (Emergence, associations de l’éducation populaire…)

-          Les mutualisations

-          La FAD


Le bilan de la simplification des procédures

Cela fait un peu plus de trois mois que nous vous avons proposé la possibilité de pouvoir télécharger les documents administratifs de stage (feuille d’émargement, fiche de stage, formateur.rice.s, stagiaires et dossier de prise en charge des salaires) sur la plateforme ftp (ftp://ftp.formationsyndicale.cgt.fr/)  dans le répertoire : « 3 informations », puis « 1) Dossiers administratifs de stage ».

Nous constatons aujourd’hui que l’ensemble de nos Organisations téléchargent aujourd’hui les documents. C’est beaucoup plus pratique et cela permet aussi un gain de temps administratif important.

Nous vous proposons donc de pérenniser ces modalités de simplification.

Pour poursuivre la simplification administrative, nous vous proposons de nous envoyer les dossiers de demande de prises en charge des salaires avec note de débours et bulletin de salaire par voie dématérialisée sur le courriel Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. . Nous vous rappelons à votre responsabilité sur la bonne utilisation des fonds et la justification comptable des pièces originales que vous devez conserver. De plus, nous ne prendrons pas en compte les dossiers envoyés par d’autres organisations que les fédérations et les Unions Départementales conformément aux procédures que nous avons convenues ensemble.

Concernant les dossiers administratifs, il faut continuer à nous les envoyer complets par voie postale. En effet, c’est à la Confédération de justifier des sommes reçues du fonds paritaire. Au-delà, nous pouvons aussi faire l’objet d’un contrôle de la cour des comptes et nous sommes tenus d’être en possession des émargements stagiaires et formateur.rice.s( intervenants + animateurs) originaux ainsi que des fiches descriptives des formations.  

Un peu de retard…

Les évolutions récentes au sein du Pôle nous ont amené à prendre un certain retard dans le traitement des dossiers de formation. Nous mettons tout en œuvre pour le résorber au plus vite. L’été va nous permettre de nous mettre à jour afin de commencer le mois de Septembre dans de bonnes conditions.

Dans l’attente nous vous demandons d’être indulgent.e.s, de veiller à ce que les Responsables de la Formation Syndicale soient les interlocuteur.rice.s privilégiés des Organisations en territoire, que les demandes auprès du Pôle Formation soient prioritairement formulées par mail sur Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. et de veiller à ce que les dossiers soient complets et correctement remplis afin d’éviter une charge de travail supplémentaire. 


Rappel procédure de remboursement des maintiens de salaires

Plusieurs camarades nous ont dernièrement sollicités pour savoir qui doit assurer le remboursement des notes de débours pour le maintien des salaires des stagiaires ayant participé à une formation confédérale.

Nous profitons de cette newsletter pour faire un bref rappel des procédures :

Seules les unions départementales et fédérations sont habilitées à rembourser les notes de débours envoyées par les employeurs.

Lorsque l’UD ou la FD organise la formation pour laquelle la demande de remboursement est faite, il n’y a aucune difficulté à identifier qui doit rembourser la note de débours. Mais qu’en est-il pour les formations qui sont faites par d’autres organisations ???

La procédure que nous vous avons communiquée il y a quelques mois prévoit les modalités suivantes :

-          Si la formation est organisée par une UL, l’union départementale est en charge de rembourser le maintien  des salaires (d’où l’importance pour les UL de transmettre leur plan de formation à leur UD, de les informer des demandes de subrogations qui ont été faites pour leur formation et de leur transmettre le dossier administratif complet au plus vite)

-          Si la formation est organisée par un comité régional ou par la confédération (formations au centre Benoît FRACHON ou en instituts du travail), l’Organisation qui valide l’inscription du stagiaire assure le remboursement de la note de débours, cela implique donc qu’avant de s’inscrire  le stagiaire doit faire valider la prise en charge par son UD ou sa Fédération. L’espace Confédéral qui organise la formation doit s’en assurer

-          Si la formation est organisée par un syndicat, il est nécessaire de définir au préalable qui de l’UD ou de la FD va assurer le remboursement, afin de savoir à qui transmettre les documents et qui paiera la note de débours.

L’organisation qui va effectuer le remboursement de la note de débours envoie ensuite au pôle Formation syndicale un dossier de prise en charge des pertes de salaires, en indiquant le numéro de stage concerné (pour les formations confédérales, les numéros sont indiqués à côté de l’intitulé du stage sur le site de la Formation syndicale CGT). 

 

 






Plans de formations 2018

Nous sommes déjà dans la période particulièrement importante, de construction des plans de formation syndicale pour l'année 2018.

Il s’agit de répondre à des besoins de formation syndicale bien identifiés tant en ce qui concerne la formation générale, que l'accompagnement à la responsabilité ou au mandat des syndiqués du champ de votre organisation.

 En cela, cette construction doit être le résultat d'une réflexion collective.

Elle ne peut être dissociée des décisions prises dans nos instances, et notamment lors du 51ème congrès confédéral.

Comme l’année dernière les plans de formations doivent intégrer les formations du cursus PRUDIS pour les Conseillers et Conseillères prud’hommes.

 Nous vous rappelons que vous pouvez à tout moment ajuster le plan de formation de l’année en cours.  Cela permet de répondre aux besoins qui ont pu émerger en cours d’année. 

Ce sera notamment le cas pour la formation des nouveaux Conseillers et Conseillères prud’hommes qui devront réaliser le module « Avant la prise de mandat » qui est en cours de construction et sera mise à disposition en octobre 2017.

Pour ce deuxième semestre 2017, nous vous demandons de nous faire parvenir ces ajustements dès que possible afin que nous puissions les enregistrer ( Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ).

Vous recevrez dans les prochains jours le courrier et les tableaux qui vous permettront de renvoyer vos plans de formation 2018 au pôle confédéral.

 

 

 


70 ans du Centre Benoît Frachon :Un écrivain dans nos murs

 

Du 29 mai au 2 juin 2017, la semaine 22 comme nous disons au centre, nous avons eu le plaisir d'accueillir Ricardo Monserrat. Ricardo est écrivain de théâtre, de cinéma, de romans, de feuilletons journalistiques. Toutes ses créations ont un point commun : elles parlent du peuple, de ceux qui souffrent, réfléchissent et se battent. Par son écriture Ricardo partage son regard sur le monde à travers les prismes de la vie quotidienne.

 

Pour ces raisons, nous avons fait appel à lui pour écrire une pièce de théâtre sur la formation syndicale, un pari un peu fou qu'il a relevé sans aucune hésitation. Pour ce faire il a séjourné dans différents stages. Que les camarades stagiaires, les responsables de formations, les personnels qui l'ont accueilli soient remercié.e.s.

De cette matière, il en tirera une intrigue, une histoire, une tranche de vie. A lui maintenant de nous livrer ses sentiments d'artiste. Nous lui garantissons la liberté de créer. Il ne s'agit pas ici d'instrumentaliser la culture, mais de rendre au théâtre son rôle premier : être le témoin de son temps, d'une pensée, d'une réflexion....

C'est donc sans présumer du résultat final que nous vous donnons rendez-vous début septembre pour la première à l'espace Marius Bertou. Un spectacle en textes et en chansons, l'histoire d'un militant qui croise le fantôme de Benoît Frachon...

 Lionel

 

Gif-sur Cégète     de Ricardo Montserrat

 

« C’est un trou de verdure où coule une rivière

Accrochant follement aux herbes des haillons d’argent… » Rimbaud

 

Gif, trou de verdure où coule une rivière de mots,

De mots, de maux et d’émotions

Pas des mots en bois, des mots en carton,

Des mots qui n’ont jamais été dits ou pas assez souvent

Ou c’était en 36, en 46, en 56,

Des colères, des indignations, des humiliations

Mais aussi des mots doux, paroles d’hommes ou de femmes

Des mots qu’on partage comme des gâteaux

Des mots bus à la régalade

Des mots qui font du bien aux grands blessés que sont devenus les travailleurs

Des mots, baume au cœur et à l’âme

Des mots debout, des mots poing levé, point d’interrogation, point d’exclamation

Et jamais de suspension

Prends ma main dans ta gueule, Medef, mes défaites, mes défenses, Medef de mes fesses

Prends mes mains abîmées, mes mots cabossés

Mes mots saints, syndiqués

Mes mots mémoires des jours heureux et des jours noirs,

Prends-les à pleines mains comme les seins de Marianne

les jours de manifs, de République à Bastille

Dis-les à pleine bouche, à bouche que veux-tu

Mots entre les lèvres, entre les rêves, entre les grèves

En y mettant l’accent de Marseille

De Paris-parigot, ou de chti du Nord

Des mots d’italien, avanti popolo, d’espingouin, venceremos

Mots polaks ou kabyles, noyés dans la Seine ou au fond de la mine

Mots de cheminot, chemi-chemi-chemise toute déchirée

Mots textiles ou mots de verrier, mots sages de prud’hommes et cris de sage-femmes

Des mots CGT qui sentent la sueur et le bon labeur

Des mots qui chantent bon : « Ah, ouais, CGT, sé j’étais le patron/J’inventerais un monde qui tournerait plus rond… »

Des mots qui te travaillent 32 heures par semaine

Des mots pleins d’entrain qu’annoncent d’beaux lend’mains

Et des jours heureux dans un monde en paix

C’est cela Gif-sur-Yvette, Gif-sur Cégète,  Gif Fait la Fête

comme au  temps de FRACHON et de MARIUS BERTOU

Qui ont su en 34, puis en 44, et en 54 que la seule façon de sortir de l’extrême misère, l’extrême droite et l’extrême souffrance

Pour tous ceux de la France, celle d’en dessous, celle d’en bas, des bas-fonds, la France anti, la France entière

Que la seule manière de résister à la peur du chômage de masse, la mort en vie, le burn out général

Ce n’est pas de mettre le feu mais de mettre des mots, de mettre du contenu

Et surtout de créer

Créer des espaces avant, pendant ou après le travail

Où les copains, les collègues trouvent des façons de parler

Façons de se parler, non pas de ce qui va mal, ça tout le monde le sait, et surtout le Front national, non, ça ce serait banal

Venir à Gif-sur-Cégète, c’est venir dire autrement, agir autrement, parler autrement ou se taire autrement

résister au présent, être plus fort à l’avenir, quand sonnera la retraite ou le licenciement

et le glas annonçant la mort d’un copain, amiante, cancer, suicide

Ecoutez-vous, répètent les formateurs. Ecoutez votre corps, écoutez votre cœur, écoutez vos copains. Le C de CGT c'est tout ça : corps, cœur, copains, courage...

Gif est un espace de liberté qui libère la parole, désentrave la raison, met à mal le vocabulaire patronal, débourre le bourrage de crâne des crânes d’œuf de l’Ena, de Sciences Po et des fils à papa qui veulent défaire la loi.

Gif,  c’est la gifle pour le militant qui débarque à Gif, qui descend du RER ou se paie les embouteillages sur le périf, Gifle-sur-Yvette !

La vie de château, hé, ho !

La CGT a un château, d’accord, mais faut pas exagérer,  un château en Espagne !  En 44, c’était un château volé par les collabos, les Gestapos, les salauds, jusqu’au moment où les copains (« Amis, entends-tu… ?) sont sortis des bois et en ont fait un centre d’accueil. En pleine vallée de Chevreuse, en plein milieu des villas, entre parc naturel, golf, chasses gardées. Y sont venus en premier des réfugiés, qui se croyaient au cinéma, puis un centre de formation où les enfants des Jours Heureux ont imaginé le paradis, Georges Séguy, Krazucki, vie de château, cinq semaines de congés, 32 heures par semaine, et puis la santé… Vie de château, je te dis !

Non, je ne plaisante pas, Gif, c’est beau ! Des œuvres d’art dans le parc, des chambres avec vue sur l’Yvette qui ruisselle de plaisir, comme dans un bal musette et, de temps en temps, déborde telle la colère populaire, une bibli bien achalandée, un théâtre et surtout un restau trois-étoiles avec terrasse et self-service, un bar où chacun peut prendre le café, l’Huma, Charlie ou Libé, ou l’apéro, casser la croûte,  allumer un barbeuc comme s’il était toujours au turbin.

Et tout ça à Chevreuse, où des chevreuils, des écureuils, se promènent à leur aise, car seuls des fous de photos osent les tirer, seuls  les dérangent les copains qui courent chaque matin ou les éclats de voix de ceux qui ne se couchent pas à force d’avoir refait le monde qu’ils ont défait dans la journée.

La vie de château, n’exagérons pas : le travail commence à neuf heures —gare à celui qui se lève tard, le maître du château le sort de son lit — et finit à pas d’heure. Car ne l’oubliez pas, Gif est un centre de formation. Il faudrait dire un centre de reconstruction. Car, dans le champ de ruines, qu’est devenue la France, ceux qui arrivent à Gif reviennent du front, poilus, chevelus et barbus, épuisés, déboussolés, lessivés par la bataille syndicale. Plus d’un ne voulait pas venir, — quand tout va mal, difficile de quitter sa tranchée, plus dur encore de quitter la famille, il y a déjà si peu de vie privée, si peu de temps pour les siens, quand tu es délégué, prud’homme, secrétaire ou futur formateur ou que tu n’es bientôt plus rien. Il faut les voir le premier jour. Si tu ne viens pas avec un camarade, tu ne connais personne, tu te dis que tu vas te farcir la messe pendant une semaine. Bonjour, la vie de château ! Retour à l’école, il va falloir se présenter, répondre à des questions tordues et rester assis des heures…

Ben non, tu t’es trompé, fallait pas écouter tout ce qui se dit sur la CGT, surprise, surprise, l’école à  Frachon, c’est pas l’école, c’est pas le bourrage de crâne, pas réciter des tracts, ni parler langue de bois et ressasser le passé. C’est la démocratie, le partage des idées et derrière chaque idée, pas de la fumée, mais de l’action, derrière chaque action, la révolution. Chaque stagiaire est accompagné par des gens qui s’y connaissent en démocratie mais surtout en reconstruction de l’image de soi, de toi, et derrière toi, celle de la CGT, mise à mal, par la bonne Société, quand elle n’est pas criminalisée par le patronat.

À Gif-sur-Cégète, drôle d’école, pas de profs, pas de bonnes notes, pas de compète, chacun est son maître, chacun se forme, se déforme, se désintoxique, se fabrique sa propre éducation, à partir de son expérience et de celle de ses voisins. Chacun INVENTE et FORGE plus que FORME sa stratégie, sa façon de faire, de dire, de mieux vivre au travail, mieux vivre le syndicat, le syndicalisme. L’essentiel parvenir à casser l’urgence, atténuer la pression, prendre le temps de réfléchir, convaincre, comprendre et faire comprendre.

Tout un travail ! Le travail d’une vie ! Un travail pensé, réfléchi, intelligent. J’insiste sur le mot. J’ai rarement au cours de mes nombreuses rencontres sur les quatre continents rencontré autant d’intelligence, du monde,  du cœur,  des rapports humains, et de la fragilité de tout cela. Ce qui tient l’échafaudage contre mauvais vents et marées noires, c’est ce que Gif s’emploie à consolider, c’est la valeur du savoir acquis sur le chantier mais aussi celui hérité d’un siècle de luttes. Et si la moitié de ce qui se pense ici, se pensait en haut, dans les dites élites, le monde serait meilleur.

Ne va pas croire que c’est du blabla. C’est de l’artisanat. Que ce soit question sécurité, législation, temps de travail, je te détaillerai ça dans le texte que tu entendras en septembre prochain, on ne constate pas, on cherche des solutions qui soient en accord avec l’esprit cégétiste, c’est-à-dire qui ne tombent pas d’en haut, ne sortent pas de je ne sais quelle bible écrite à Montreuil mais sortent des mains, des têtes, de ceux qui militent depuis toujours et de ceux qui militent depuis peu. La base. Et si la base est solide, salaires, santé, temps, etc. on pense aussi au reste, tout ce qui fragilise la base, tout ce qui la met en danger. On améliore les outils et la façon de s’en servir, au jour le jour ou dans les grandes occasions.

Et, vous n’allez pas me croire, mais c’est comme au boulot, c’est après le boulot, à l’heure de l’apéro, du repas au restau, ou jusque tard le soir, que ce que ci s’est dit, se dédit, se défait, se refait. Et tout à coup,le copain, la camarade, te dit ce qui ne pouvait pas se dire durant la journée, et pourtant était là, la souffrance au boulot, ou après le boulot, le divorce, les enfants, j’en oublie… Et, entre rires et sourires, aux larmes, ce qui s’est dit, dit beaucoup, dit énormément de ce qui ne va pas se voter, de ce qui ne s’est pas voté, mais qui demain, je veux dire, après-demain, renversera la table. Centre de Formation ? Oui, centre de résistance, centre d'espérance. 70 ans, c'est une longue patience, une ardente patience. Mais les jeunes que j'y ai vus sont prêts. Et bien formés.

C'est ce que j'ai deviné cette semaine à Frachon. Je vous en dirai beaucoup plus en septembre. Croyez-moi, camarades, crois-moi, Lionel Demain, on fera la fête à Gif sur Cégète. Puisque plus personne ne va voter, c'est au boulot que ça va se passer. 36, pas mort !Ò

 

Ricardo Montserrat


 

Brèves

Le bulletin d'abonnement à la NVO a été déposé sur la plateforme ftp dans le dossier FSG1/mise à jour 2017

 
 

 Formation de formateur.rice.s (Stage n°0160-2017)03 Juil 2017 09:00 - 07 Juil 2017 17:00  

Ecole du spectateur (Stage n°3448-2017)10 Juil 2017 09:00 - 14 Juil 2017 17:00

 Formation de formateur.rice.s (Stage n°0161-2017)21 Aoû 2017 09:00 - 25 Aoû 2017 17:00

La Preuve et les Mesures d’Instruction (Stage Prudis)11 Sep 2017 09:00 - 15 Sep 2017 17:00

Session 2 (Stage Prudis)12 Sep 2017 09:00 - 16 Sep 2017 17:00

 Prospective et territoires (Stage n°2553-2017)13 Sep 2017 14:00 - 15 Sep 2017 17:00

Transport session 2 (Stage n°0104-2017)25 Sep 2017 09:00 - 29 Sep 2017 17:00

Défenseur syndical (Stage n°0156-2017)25 Sep 2017 09:00 - 29 Sep 2017 17:00

Intervenir dans une action de formation (Stage n°0454-2017)26 Sep 2017 09:00 - 28 Sep 2017 17:00

Animateurs Vie Syndicale UD et FD (Stage n°0166-2017)09 Oct 2017 09:00 - 13 Oct 2017 17:00

Session 3-Module 1 (Stage Prudis)09 Oct 2017 09:00 - 13 Oct 2017 17:00

 Assurances (Stage n°0073-2017)09 Oct 2017 09:00 - 13 Oct 2017 17:00

 Administrateur OPCA (Stage 0105-2017)16 Oct 2017 09:00 - 20 Oct 2017 17:00

Administrateur OPCA (stage n°0105-2017)16 Oct 2017 09:00 - 20 Oct 2017 17:00

Enjeux de la formation professionnelle (Stage n°2908-2017)23 Oct 2017 09:00 - 27 Oct 2017 17:00

Animer une action de formation (Stage n°0456-2017)24 Oct 2017 09:00 - 26 Oct 2017 17:00

Formateurs (Stage Prudis)06 Nov 2017 09:00 - 10 Nov 2017 17:00

Alternatives aux critères de gestion et de financement actuels des entreprises publiques et privées (Stage n°2912-2017)06 Nov 2017 09:00 - 10 Nov 2017 17:00

Élaborer une action de formation (Stage n°0457-2017)07 Nov 2017 09:00 - 09 Nov 2017 17:00

Responsable Formation Syndicale-1er Module (Stage n°0162-2017)13 Nov 2017 09:00 - 17 Nov 2017 17:00